Eté 1969. Bill, étudiant, et son frère Eugène, adolescent, vivent à Sylva dans les Appalaches. Orphelins de père, ils sont entretenus par leur grand-père, un médecin tyrannique qu’ils n’aiment guère. C’est en pêchant dans une rivière qu’ils rencontrent Ligeia, jeune fille sensuelle et libérée qui les entraîne dans des jeux dangereux. Si l’aîné se ressaisit vite, le cadet, amoureux, subit sa mauvaise influence. Quarante-six ans plus tard, quand des ossements sont retrouvés, Bill est un neurochirurgien reconnu, marié et respectable. Eugène, lui, a laissé l’alcool mettre fin à sa vocation d’écrivain et d’enseignant, ruinant son mariage et le brouillant avec sa fille unique. En marge de la guerre du Vietnam et du mouvement hippie, on retrouve l’Amérique profonde, la Caroline du Sud et le rapport à la nature que Ron Rash (Le chant de la Tamassee, NB septembre 2016) distille dans ses ouvrages. La trame narrative, qui alterne des chapitres « autrefois » et « aujourd’hui », est particulièrement adaptée à cette fiction très cinématographique. La découverte macabre, le style tendu, accentuent l’atmosphère lourde entre les deux frères, aux sensibilités très différentes. Une réflexion sans manichéisme. Un livre qui se lit d’une traite. (D.D. et M.S.-A.)
Par le vent pleuré
RASH Ron