Presque trentenaire, Kyena, peu « compétitive », n’a pas trouvé de travail satisfaisant en Corée. Elle ne veut plus vivre entassée avec ses deux soeurs dans une chambre du petit appartement de ses parents. Elle rompt avec son ami et part pour l’Australie avec son anglais déficient. Les débuts sont difficiles. Dès son arrivée, la narratrice est confrontée à son manque de confiance en elle, à la liberté des rapports humains de ce pays où tout le monde se tutoie et où il n’y a pas de honte à faire n’importe quel boulot. L’Australie est le révélateur du mal être de sa génération, surnommée « Hell Choseon » (La Corée c’est l’enfer). Dans une société corsetée où la hiérarchie sociale est très marquée, les jeunes veulent avoir du temps pour s’accomplir personnellement. Ils refusent les horaires déments, les trajets infernaux. Tout en prenant son destin en main, Kyena ne renie pas son pays. Elle constate son impossibilité à y vivre si rien ne change. Ce premier roman du journaliste Chang Kang-myoung, récit tonique d’une jeune femme obstinée, manifeste pour la liberté, est un best-seller en Corée. (C.P. et B.T.)
Parce que je déteste la Corée
CHANG Kang-myoung