Après Monsieur (NB décembre 2001) où il confie des souvenirs d’enfance et d’adolescence douloureuse, l’auteur, hanté par le remords de n’avoir su manifester de l’amour à sa mère de son vivant, plonge dans les souvenirs obsédants de sa vie. Cette femme, issue d’un milieu austère, dotée d’une « fière modestie », d’une vivacité d’être et d’esprit, ne méritait pas un fils qui n’a eu de cesse de s’opposer à elle, de la blesser, d’ignorer l’être lumineux qu’elle était. Comment combler cette souffrance de l’absente partie pour un ailleurs ? Accablé par son image de « mauvais garçon », Jacques Chessex cherche à nouer des liens posthumes avec sa mère. Ses confidences libératrices traduites dans une belle langue poétique, laissent peu à peu la place à un sentiment d’apaisement. Son ton juste, pudique et sans concession, amène le lecteur à éprouver de la compassion face à sa souffrance qu’il tente de surmonter par un effort expiatoire d’écriture.
Pardon mère
CHESSEX Jacques