Pardonnable, impardonnable

Quand Milo, douze ans, adoration de toute une famille – père, mère, grand-mère et tante –, a un accident de vélo assorti d’un sévère traumatisme crânien, toute la tribu, dont il était le ciment, éclate en morceaux. Les non-dits, les mensonges, les petites compromissions et les actes peu reluisants sortent au grand jour avec leur cortège de culpabilisation, les caractères s’exacerbent, les règlements de compte menacent de pleuvoir et, dans la foulée, les ruptures et les séparations. Milo, de son lit de douleur, arrivera-t-il à montrer le chemin du pardon et de la réconciliation ? Valérie Tong Cuong (L’atelier des mirages, NB février 2013) applique son talent de scénariste à ficeler habilement cet imbroglio familial ; s’il est facile de deviner certains enchaînements, le récit alerte donne envie d’aller plus avant. Elle brosse à grands traits la personnalité de chacun : grand-mère abusive qui aime autant sa fille aînée qu’elle déteste la cadette, à la dérive ; père rigide qui s’est fait lui-même – avec en contrepoint les lumineuses figures de Milo et de sa mère. Encore un roman sur les tensions familiales et les blessures anciennes qui les provoquent, un brin mélo, fort bien mené et, tout compte fait, d’agréable lecture.