Parfois le loup

Après douze années derrière les barreaux pour trafic de drogue, l’ancien shérif de Silver Lake est attendu par son fils, lui-même devenu shérif adjoint. Chacun espère reprendre une vie normale, mais c’est sans compter sur un agent du FBI tenace, des tueurs évadés réclamant leur part du butin et un ancien complice aux abois. La cavale semble inéluctable.  Suite de La Terreur de vivre (NB décembre 2010), ce roman noir situé à la frontière ouest canadienne, met en scène un homme en liberté conditionnelle et son fils, à l’aube d’une cohabitation tendue. L’un est rongé par la méfiance qu’il porte à son propre père, l’autre sous le joug d’une vie construite sur une accumulation d’erreurs. La traque devient rapidement le fil conducteur du roman, une chasse à l’homme où se mêlent résignation et doute, au fur et à mesure que le récit gagne en profondeur. Avec un côté humain très touchant, dans cet univers de contrastes, chacun est seul face à ses incertitudes, chacun est une victime acculée par les circonstances. L’auteur épouse parfaitement les contours de ses personnages, leur donne de l’épaisseur dans une atmosphère de constante suspicion. Psychologie, suspense, violence et rebondissements, l’histoire élaborée par Urban Waite fonctionne plutôt bien. (Maje et B.T.)