Six ans aprĂšs lâintervention militaire amĂ©ricano-britannique (mars 2003), lâauteure de LâIrak du silence, rĂ©digĂ© aprĂšs la premiĂšre guerre du Golfe (1991), pose un deuxiĂšme regard sur le pays libĂ©rĂ© de Sadam Hussein, mais toujours occupĂ© par les AmĂ©ricains. Les opĂ©rations militaires et les destructions inconsidĂ©rĂ©es, qui ont Ă©tĂ© catastrophiques sur le plan matĂ©riel, ont aussi Ă©branlĂ© lâĂąme de ce peuple et avivĂ© les oppositions entre chiites, sunnites et Kurdes. Le visage actuel du pays transparaĂźt Ă travers Bassora, Bagdad et Fallouja survivant dans les ruines, et Nadjaf, ville sainte, Ă©pargnĂ©e.
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Marie de Varney, qui connaĂźt et aime lâIrak, lance un cri de rĂ©volte aprĂšs avoir constatĂ© sur place les drames et comparĂ© lâIrak actuel avec le pays antĂ©rieur Ă 1991. Ătrangers dans leur propre pays, les Irakiens, auparavant tolĂ©rants et en majoritĂ© opposĂ©s Ă Sadam Hussein qui rĂ©gnait par la terreur, sont devenus sectaires et ont fait rĂ©gresser le rĂŽle de la femme. Leur patrimoine culturel est dĂ©truit ou pillĂ©. Le style sobre, incantatoire Ă l’issue de ses rĂ©flexions, ne masque pas la colĂšre de l’auteure qui rend un juste hommage Ă la souffrance du peuple irakien, si déçu dans ses attentes.