De sa prison, il Ă©crit Ă sa bien-aimĂ©e et livre enfin sans mensonge son histoire. Issu dâune tribu de BĂ©douins, orphelin prometteur envoyĂ© par son frĂšre en ville pour poursuivre ses Ă©tudes, il rencontre celle qui devient sa femme. Ils ont deux enfants mais la nĂ©cessitĂ© lâoblige Ă partir pour travailler comme ouvrier au nord du pays. Cependant sa belle Ă©pouse ne supporte pas la pauvretĂ© et leur vie finit par voler en Ă©clats. LâaĂźnĂ© est confiĂ© Ă une famille amie voisineâŠ
NĂ© en Mauritanie, Beyrouk nous immerge dans le monde des parias, faisant alterner la voix du pĂšre et celle du fils. Dans une longue incantation, digne et poĂ©tique, le premier Ă©voque, avec nostalgie, sa jeunesse passĂ©e dans le dĂ©sert et les temps rĂ©volus de son bonheur avec sa belle. Puis, progressivement, il dĂ©voile comment il en est arrivĂ© à « ça ». Le second raconte, avec les mots de lâenfance, son quotidien dans un quartier populaire, loin du mode de vie nomade, et la douleur dâĂȘtre sĂ©parĂ© des siens. Ă travers leur rĂ©cit se dessinent les caractĂšres contrastĂ©s des diffĂ©rents personnages. Ce roman court est simultanĂ©ment une peinture subtile dâune sociĂ©tĂ© en pleine mutation et un chant dâamour familial, dĂ©sespĂ©rĂ© et Ă©mouvant. (L.G. et F.L.)