Une grand-mĂšre bĂ©nĂ©ficiaire d’un gros hĂ©ritage inattendu, un pĂšre compromis dans un scandale financier local, une mĂšre bourgeoise nĂ©vrosĂ©e, un frĂšre footballeur homosexuel, tel est le proche entourage du narrateur, Ă l’existence heurtĂ©e, aux rapports tendus, dont la ville de Brest est le point de fixation. Il faut aussi souligner le rĂŽle ambigu de Kermeur, fils de la femme de mĂ©nage, Ă la fois ami et mauvais gĂ©nie, Ă la prĂ©sence permanente et indĂ©sirable.
Les pĂ©ripĂ©ties de cet assemblage hĂ©tĂ©roclite, rassemblĂ©es par le conteur en un « roman familial », rĂ©cit habilement insĂ©rĂ© dans le rĂ©cit, sont dĂ©crites dans une langue qui semble parlĂ©e, progressant comme une conversation avec le lecteur. Le rĂ©sultat en est Ă©tourdissant de brio. Si l’Ă©criture est moins saccadĂ©e et tendue que dans L’absolue perfection du crime (N.B. octobre 2001) ou Insoupçonnable (N.B. mars 2006), la narration est captivante, fixant l’attention sans relĂąche. Quel style !
E.Ca., M.Ba. et L.K.