Rodrigo a vingt-sept ans, il est « gratte-papier, accroché à ses routines » dans un musée à Mexico. Désabusé, il collectionne les sachets de thé et observe une poule sur le terrain vague en face de chez lui. Marié par erreur avec une collègue de bureau incolore et sans saveur, il part voir sa mère qui vit avec un professeur espagnol dans une petite ville universitaire au pays des narcos. Il y fait de nouvelles rencontres, expérimente l’hypnose et, qui sait, l’amour ? Ce premier roman du jeune Mexicain Daniel Saldaña Paris démarre plutôt bien. Le narrateur, gentil loser ironique et sarcastique, est sympathique. Il a le goût du paradoxe, décrit ses états d’âme et réussit à amuser avec des absurdités. Le passage brusque à la présentation embrouillée de personnages dont on ne comprend pas le lien avec l’histoire déconcerte complètement. On se noie rapidement dans des descriptions verbeuses, des réflexions prétentieuses qui ne mènent nulle part jusqu’à la réapparition trop tardive de l’anti-héros. La fin, quoique pittoresque, déçoit. En dépit d’un certain talent d’écriture et d’une bonne dose d’humour et de dérision, cette nonchalante quête existentielle d’un jeune paumé ne parvient pas à séduire. (V.A. et M.-N.P.)
Parmi d’étranges victimes
SALDAÑA PARIS Daniel