Pour cette famille palestinienne, la vie a basculé avec l’occupation israélienne. La colline couverte d’oliviers a été rasée pour faire place à une colonie. L’eau est rationnée, les routes sont coupées, plus d’école ni d’université, plus de travail pour les hommes, l’armée les harcèle. Les deux fils ont rejoint la Résistance, l’aîné est mort en prison sous la torture, le second, kamikaze, a été pulvérisé par sa ceinture d’explosifs. La maison est détruite en représailles. Mais les Israéliens sont-ils plus heureux ? Ron participe à l’expédition punitive, il éprouve un profond malaise à la vue du vieillard suppliant agenouillé à ses pieds. Pourtant il s’oppose à Haim, son frère, militant impuissant d’une organisation pacifiste.
Illustré par des personnages saisis dans leur humanité souffrante, le conflit entre les deux peuples paraît irrémédiable. En termes bouleversants, ces hommes et ces femmes crient leur douleur, évoquent le bonheur perdu. Plus que n’importe quel reportage ce roman impressionnant d’un Arabe francophone plonge le lecteur dans la tristesse et ne laisse entrevoir aucun espoir.