Un canard prépare son sac à dos : il doit partir. Le vent l’emporte avec une telle violence qu’il ne sait plus, quand il atterrit, où il est ni qui il est. Inquiet, il explore son nouvel environnement en demandant à chaque animal qu’il croise, mouche, poisson, souris, s’il sait qui il (le canard) est. Hélas, jamais il ne comprend la réponse. Jusqu’à ce qu’arrive un canard qui lui ressemble, et parle sa langue. C’est le début d’une amitié, et de l’acclimatation à cette vie.
Les dessins, doux et épurés, tracent un décor de forêt dans des tons gris et marron, sur fond beige, dans une harmonie de couleurs neutres. Le changement de lieu de vie est marqué par des arbres d’espèces différentes. Quand l’amitié s’épanouit, les fleurs éclosent; quand l’ami part à son tour, le sous-bois paraît dépouillé. Il y a donc un accord entre les images et l’ambiance affective, et un vrai charme dans ces illustrations aux animaux attendrissants. Malheureusement, le texte reste trop allusif et le sens ne se révèle qu’à la lecture de la quatrième de couverture ! Pourquoi le départ ? « Tu es toi » est-il une réponse satisfaisante à la question de l’identité. C’est joliment traité, avec poésie, métaphores, mais peu compréhensible sans accompagnement.