Partir avant la fin

LE FORT Ariane

Séparée de son mari et proche de la soixantaine, Léonor rencontre Nils, bel homme, qui lui procure des plaisirs sexuels mais vit seul dans un lieu assez repoussant. Cependant, le souvenir de son amant de jeunesse continue de l’obséder. Par ailleurs, ainsi que sa soeur, elle s’inquiète pour sa mère malade.   D’un ton détaché, mais incisif, l’auteur (L’eau froide efface les rêves, NB mars 1990) dessine le portrait d’une femme vieillissante, autant préoccupée de satisfaire sa sexualité avec son nouvel amant que de raviver la flamme de son vieil amoureux américain. En fille attentive, mais déconcertée, elle tente de satisfaire les caprices d’une mère fantasque, obsédée par la volonté d’en finir. Malgré le soin apporté au récit de cet attachement filial, il se teinte de trop de dérision pour être réellement touchant. L’observation des sentiments et des désirs contradictoires de la narratrice s’expose en longs soliloques entrecoupés de quelques dialogues. Bien que le récit soit alerte, le propos peine à convaincre car il paraît difficile de concilier les réalités de l’âge mûr avec des rêves de midinette.  (M.F. et M.R.)