Saigon 1950. Deux frères grandissent dans une famille aisée. Le père est lettré, la mère gère une plantation de thé d’une main de fer. Le Vietnam est en lutte contre le colonisateur français. Le fils aîné s’engage dans la résistance menée par le Vietminh. Pour l’en détourner, ses parents l’envoient poursuivre ses études en France. Son frère part aux États-Unis. Dix ans plus tard, ils reviennent dans leur pays à nouveau en guerre. Le premier a gardé des contacts et rejoint le Viêt-Cong communiste. Le second rallie le gouvernement sud-vietnamien soutenu par les Américains. Franco-vietnamienne, Ea Sola est connue comme chorégraphe. Elle mène un travail de mémoire sur le conflit qui a dévasté son pays d’origine pendant trente ans. À travers l’histoire de cette famille divisée par la guerre, elle évoque par touches hachurées les thèmes forts que sont l’exil, les non-dits, la perte inéluctable des traditions. Le livre témoigne d’une sensibilité profonde et certaines pages traduisent avec poésie la beauté des paysages. Cependant, les personnages sont un peu flous, et la construction fragmentée à l’extrême rend la lecture quelque peu ardue.
Partition silencieuse
SOLA Ea