Paula Fox (Côte ouest, NB janvier 2008) revient sur les dix-huit premières années de sa vie. Un itinéraire nomade et précaire. Celui d’une enfant délaissée par des parents intellectuels, mondains, prodigues. Elle scrute ses souvenirs comme on feuillette un album de photos. Et réanime sans émoi, au coeur d’instants saisis, de lieux revisités, de situations narrées, ceux qui furent son premier cercle. De New York à New York, elle s’ancre pour un temps toujours imprévisible à Hollywood, Cuba, Long Island, dans le New Hampshire, en Floride ou à Montréal. Le ton est distancié. Neutre. Vide de sentiment ou de ressentiment. Elle-même, incertaine, inconsistante, disparaît derrière l’autre : un touchant pasteur, une grand-mère besogneuse, un père alcoolique narcissique, une mère fantasque et inconséquente… Malgré une réelle subtilité pour interpréter et épaissir l’instabilité du provisoire, une sorte d’ennui naît de cette projection de flashes figeant des moments trop éphémères pour autoriser tout attachement.
Parure d’emprunt
FOX Paula