Son corps, elle avait décidé de l’ignorer ; aucun contact, pas même celui des pieds nus sur le sable. Et un jour, dans un amphi, au milieu d’étudiants rassemblés pour une manifestation, c’est un désir charnel qui l’envahit pour le meneur politique qui enflamme l’auditoire. Leurs corps se rencontrent, les idées s’unissent pour un combat qui les libère de blessures enfouies. Le couple dure, le temps d’un bel amour, une expérience sur le chemin de la vie adulte.La révolte étudiante post soixante-huitarde oubliée, reste l’idée d’une libération par le corps, la parole et l’écriture. Tétanisée par la domination d’un père tyran domestique et la trop grande soumission de sa mère et de sa soeur, une étudiante trouve, dans l’épanouissement par les sens, un moyen d’entrouvrir une porte fermée sur l’inconscient, un domaine opaque, secret, qui aspire à la lumière du grand jour. La relation amoureuse, qui va de pair avec le combat politique, la solidarité dans l’action, fraye un chemin vers l’affirmation de soi. Un temps dans la vie d’une jeune fille, la promesse d’un avenir de femme à construire. L’écriture aide à s’imprégner de l’intimité d’une réflexion poignante.
Pas assez pour faire une femme
BENAMEUR Jeanne