Portrait dâune mĂšre ou autoportrait dâun Ă©crivain en fils ? RĂ©cit de la passion incongrue que celle-ci Ă©prouve pour le football, ou commentaires du fils ? Peinture de la Hongrie sous domination soviĂ©tique, dans un milieu sportif ouvrier, ou celle dâun rĂ©gime postĂ©rieur dans la petite bourgeoisie ? LâinterprĂ©tation embrouillĂ©e de ces mondes contrastĂ©s sort-elle du cerveau dâune femme ĂągĂ©e, ou jeune, mais possessive, provocante, qui a cherchĂ© toute sa vie Ă sâimposer dans un milieu masculin ? Ou de la vision gĂȘnĂ©e quâen a son fils ? Aucun repĂšre ne permet de clarifier ce texte fait dâun enchevĂȘtrement continu de phrases, oĂč lâauteur hongrois (Revu et corrigĂ©, NB fĂ©vrier 2006), usant dâune dĂ©construction superbement maĂźtrisĂ©e de sa prose, plonge, entre beaucoup dâautres considĂ©rations personnelles, au coeur dâune symbiose mĂšre-fils faite dâirritation et de lĂ©ger dĂ©goĂ»t. Une expĂ©rience littĂ©raire limite ? Une performance stylistique plutĂŽt, sur un mode ironique et grinçant, dont on ressort plus dĂ©concertĂ© que conquis.
Pas question d’art
ESTERHĂZY PĂ©ter