Passage du vent

Détective pour une compagnie assurant des oeuvres d’art, Sam Adams, dénoncé comme terroriste, est arrêté par la CIA, isolé et torturé à Guantánamo. Vengeance de son vieil ennemi, le maire de New York un mafieux collectionneur d’art moderne, qu’une balle de Sam a condamné au fauteuil roulant lors de leurs démêlés passés. Il a le bras long et des sbires sans scrupules qu’il charge de liquider toute la famille Adams trop au courant de ses combines. Heureusement, Sam, ancien soldat, est un dur à cuire, les siens et ses amis ne sont pas manchots.

Sam Adams est le héros récurrent imaginé par Harry Bellet, spécialiste d’art contemporain. Comme Carré Noir (NB, mai 2007), ce quatrième roman nous immerge dans un milieu bigarré où se mêlent artistes, marchands cyniques, collectionneurs snobs ou naïfs, policiers, truands, tous ironiquement caricaturés. L’auteur résume au cours du récit les épisodes antérieurs, ce qui complique l’intrigue. Mais les chapitres brefs, alertement rédigés, nous promènent tambour battant de Moscou à New York, en passant par Paris, Bonifacio et Cuba… L’enfer carcéral de Guantánamo, protégé par une surveillance américaine paranoïaque, est au centre de ce polar, mélange souvent gênant de réalité et de fiction.