Pasternak

TROYAT Henri

Pasternak, nĂ© Ă  Moscou d’une mĂšre pianiste et d’un pĂšre peintre, se consacra trĂšs tĂŽt Ă  l’écriture, d’abord Ă  la poĂ©sie puis, Ă  partir de 1945, Ă  son illustrissime roman, Le docteur Jivago, publiĂ© en 1957 en Italie, un an avant son attribution du prix Nobel qu’il fut contraint de refuser. Longtemps interdit en Union soviĂ©tique, cet ouvrage est le reflet du destin tourmentĂ© de l’auteur, de ses illusions rĂ©volutionnaires dans un pays bouleversĂ©, et de l’implacable tyrannie de Staline, relayĂ©e, pour la culture, par les scribes soumis de l’Union des Ă©crivains soviĂ©tiques. Surgissent aussi ses Ă©lans passionnĂ©s pour ses deux Ă©pouses et ses maĂźtresses et sa situation ambiguĂ« d’écrivain alternativement choyĂ© par le Pouvoir ou soupçonnĂ© de dĂ©viationnisme.

 

Avec cette trente-troisiĂšme (!) biographie, aprĂšs Alexandre III (NB aoĂ»t-septembre 2004), Henri Troyat, nonagĂ©naire, brosse rapidement le portrait d’un homme tiraillĂ© par sa passion des femmes et dont le gĂ©nie fut sans cesse bridĂ© par l’obscurantisme soviĂ©tique en littĂ©rature, prolongĂ© bien au-delĂ  du dĂ©cĂšs de Staline (1953). MalgrĂ© le survol rapide d’évĂ©nements qui Ă©branlĂšrent le monde, ce petit livre, au style fluide, se lit avec plaisir.