Est-ce pour reconnaître les lieux où ont vécu, au Chili, les personnages de son futur roman que Lorette Nobécourt décide d’y aller ? Ou bien plutôt pour y rechercher liberté, solitude, silence intérieur puisque, là-bas, elle ne comprendra pas la langue. Seules resteront la vérité des corps et la grandeur des paysages : beauté inépuisable de la Patagonie, aux glaciers millénaires d’un bleu insondable. Au-delà de la Terre de Feu, elle s’installe dans un village perdu pour écrire ; elle parvient à ressentir la liberté. Au retour, ce voyage n’a peut-être été qu’un rêve se demande-t-elle ? Ou alors le voyage commence-t-il seulement maintenant ? Il lui reste l’écriture, le retour à la littérature, « le seul lieu où l’ici et l’ailleurs sont enfin une même et unique existence ». De même que L’usure des jours (NB avril 2009), ce livre n’est pas d’un abord facile. L’accès au psychisme de l’auteur à travers son langage souvent ésotérique demande une attention très soutenue.
Patagonie intérieure
NOBÉCOURT Lorette