Patchou est le plus bel alpaga du troupeau, il le sait et refuse de laisser tondre sa toison soyeuse. Les mois passent ; sa laine trop abondante devient rêche de suint, il n’est plus le plus beau, ses congénères se moquent de lui. Vexé, il quitte le groupe. Son manteau mouillé est si lourd à porter qu’il manque de se noyer en traversant la rivière. Epuisé, il est recueilli par des vigognes.
Les vigognes, « tisseuses Quechuas des Andes », dans le rôle de « Jiminy le criquet », vont encourager le vaniteux entêté à ne plus prêter autant d’importance à son aspect extérieur mais à s’ouvrir à ce qui l’entoure, retourner parmi les siens, se fondre dans le troupeau. Cet album, illustré sur doubles pages de grands tableaux d’une nature sauvage inhabitée, évoquant des paysages lointains, porte un message assez ambigu qui risque d’être ressenti par le jeune lecteur comme une incitation au conformisme, au mimétisme dans le groupe, bannissant ainsi toute originalité. (A.T.)