François Chérèque rend compte de ses nombreux et récents déplacements accomplis afin d’établir une sorte d’état des lieux des entreprises françaises. Citons, de manière non exhaustive, Pôle Emploi, le site sidérurgique Arcelor-Mittal, une société d’assurance mutualiste, France Telecom, une centrale nucléaire, etc. Le secrétaire général de la CFDT y rencontre les adhérents, mais pas seulement, et tous lui font part de leurs revendications plus ou moins raisonnables, plus ou moins raisonnées.
Il semble inutile de présenter François Chérèque, leader syndical charismatique, qui apparaît ici comme un homme pondéré, réfléchi, bien loin du révolutionnaire iconoclaste qu’il n’a, du reste, jamais représenté. Certes, la fonction publique lui tient à coeur, mais il n’ostracise pas le privé pour autant. Toutes ses investigations traduisent un humanisme sincère qui explique sa popularité syndicale et même sa popularité tout court. Il comprend manifestement la difficulté de gestion de nos entreprises et, s’il reste un homme de gauche, il ne dénigre pas systématiquement la mondialisation, le capitalisme, les emplois précaires… Le style est sobre, journalistique, l’ouvrage parfaitement lisible.