Poisson, Cheval, Vache, Poule, Chat, mais aussi La courbe de tes yeux, L’amoureuse et d’autres comme Couvre-feu ou Bêtes et méchants sont regroupés dans un album grand format sous le titre « Poèmes en liberté », illustré par Bruno Gibert.
Les qualités de l’illustrateur ne sont plus à découvrir, l’œuvre de Paul Éluard non plus. Ce qui laisse perplexe c’est ce recueil d’une trentaine de poèmes, à destination de jeunes lecteurs. La poésie amoureuse d’un Je t’aime, pour en citer un, peut-elle faire vibrer un jeune lecteur ? Une silhouette d’enfant pour illustrer Le front aux vitres, poème sur l’absence, peut passer pour une liberté de l’illustrateur quant à l’âge du « veilleur ». Il n’y a pas d’âge, évidemment, pour découvrir la poésie, pas d’âge non plus pour ne pas être désarçonné par le surréalisme et peut-être même les enfants y sont-ils spontanément plus ouverts. Néanmoins, dans un album jeunesse, on pouvait choisir des thèmes plus accessibles que ceux qui relèvent de la poésie amoureuse qu’on goûtera plus tard. L’œuvre d’Éluard est suffisamment diverse ! (C.B)