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Les parents de Gabriel Jardin étaient des amis intimes du couple Morand. Lui-même, filleul de Paul, l’a beaucoup fréquenté, en particulier dans son grand âge. Il trace le portrait d’un homme que la vie a prodigieusement gâté.
Hormis sa mise à pied et son exil forcé résultant de son comportement dans les années quarante/quarante-cinq, tout lui a réussi. Il reconnaît : « j’ai eu une belle vie ». Très jeune, il entre au Quai d’Orsay, échappe aux tranchées en 14-18, épouse une femme de qualité, fortunée ; son oeuvre littéraire est reconnue. Il parcourt le monde pour son plus grand plaisir, il est reçu partout et fréquente les personnalités remarquables de son temps. Il s’amuse beaucoup, aime le luxe, les femmes (mais pas les enfants), les voitures, les chevaux… Mais c’est un être déconcertant, insaisissable, détestant les familiarités et les attachements, quittant même une réunion quand il s’ennuie, “évadé permanent”. C’est ce mystère que cette biographie ne parvient pas à percer mais dont le développement, vivant et agréable à lire, éclaire un écrivain renommé et son époque.