Une enfance douloureuse entre un père brutal et une mère alcoolique a desséché le coeur de Paula. Son seul but, sa passion, c’est la peinture. Mariée sans amour, mère malgré elle, elle vit à Leipzig. Admise à l’École des Beaux-Arts de Berlin, elle sacrifie mari et enfant à son ambition. Elle réussira à vivre de son art, utilisant ses amants au gré de ses intérêts, les quittant s’ils parlent mariage. Elle aura un fils. Né de père inconnu, il est sa chose à elle. Redoutant toute domination masculine, elle s’épanouira dans ses liaisons homosexuelles.
Christoph Hein, romancier de grand talent (Dès le tout début, NB novembre 2002), fait là le portrait d’une égocentriste absolue, ambitieuse, refusant sa condition de femme. Il montre comment ses choix la conduisent dans une impasse : son fils adoré se détache d’elle, sa vie professionnelle devient difficile après la chute du Mur. Son art, reflet de sa personnalité, ne plaît plus. Malgré quelques longueurs, ce roman pathétique ne manque pas de force.