Signe du destin : Amélie, jeune modiste parisienne aussi séduisante qu’avisée, hérite d’une tante une boutique de mode à Saint-Pétersbourg. Intrépide, elle décide de la reprendre ; ses garnitures fleuries ou empanachées enthousiasment bientôt des clientes distinguées, tandis que son joli minois conquiert les coeurs. Elle jouit quelques années de son succès. Mais débute la Révolution bolchevique et ses horreurs. Elle fuit. Après un périlleux voyage, plusieurs arrêts et la rencontre de sympathiques personnages, elle retrouve son pays en guerre et sa famille. Pour animer la chronologie de ce premier roman, Fanny Tonnelier fractionne et mélange un peu gauchement les épisodes de la vie de son héroïne et de ses proches. Tout est dit – et redit – sur la confection des chapeaux et de leurs gracieux ornements, sur les toilettes de l’époque. Les aventures romanesques d’Amélie, malgré les circonstances tragiques, sont d’un optimisme uniforme. Néanmoins promenades, restaurants, sorties animent joliment le récit de leurs détails exotiques. On rencontre les exilés français d’alors, jeunes femmes ou jeunes gens répétiteurs dans les familles russes fortunées. Et, sommairement décrits, les événements politiques tels que la mort de Raspoutine, son voyage en mers du nord pendant les combats ajoutent une gravité bienvenue. (M.W. et M.-P.R.)
Pays provisoire
TONNELIER Fanny