Vincent, musicien, apprend brusquement que sa femme Karen, artiste connue du Street Art, vient de se tuer en voiture. Étonné par son indifférence à ce malheur, il rend la jeune morte responsable de sa médiocrité et la fait disparaître une seconde fois en donnant à Emmaüs tout ce qu’elle avait acquis pour leur maison. Puis il part en tournée accompagner un célèbre chanteur. Un soir, il croise Sonia, une amie de son épouse, qui lui raconte que Karen l’aimait profondément et oeuvrait pour promouvoir sa musique aux États-Unis ; la vision qu’il avait d’elle va changer et le changer. Kent, chanteur et romancier, illustre l’histoire dans le titre de son roman : la peine que l’on ne veut pas admettre et que l’on va faire disparaître en reniant son auteur. Écrit d’une façon fluide et agréable, ce court récit pourrait inspirer un scénario ; il montre les difficultés des intermittents du spectacle, leurs jobs alimentaires, leurs difficultés à mettre en avant leur propre talent ; il traite également de l’amour lassé par les années, du vieillissement du corps pas entretenu, de l’amitié entre hommes, de la drague. Malgré un thème original et une fin inattendue, une certaine platitude laisse le lecteur sur sa faim. (M.-F.C. et C.R.P.)
Peine perdue
KENT