Pelote dans la fumée ; 2. L’hiver/Le printemps

Un premier tome décrivait, dans une ville qui peut être croate, l’existence bousculée d’un trio d’amis — dont Pelote — vivant dans un orphelinat, mais habitués aux escapades buissonnières dans les bas fonds de la cité. Dans ce second opus, Pelote et sa soeur doivent quitter leur pension avec ses bons et mauvais aspects, pour accéder au désir de leur mère et s’installer chez des « cousins » qui leur réservent un accueil glacial. Ils ne se sentent pas aimés, leur mère devient l’esclave de leurs hôtes. Ce n’est pas tenable, il faut partir, retrouver le père qui vivote parmi la pègre… Pour aller où ?  Miroslav Sekulic propose un ouvrage foisonnant qui s’attache à dépeindre la tristesse, la rudesse d’un monde à l’abandon où chacun tente de survivre vaille que vaille. Si le récit devient parfois hermétique, la peinture directe appliquée avec un pinceau expressionniste fait vivre, dans un environnement sombre et dur, tout un monde où se mêlent méchanceté et fêtes primitives, égoïsme et altruisme, poésie et rêves de vie joyeuse. Une incitation à partir, à l’image de ces cirques itinérants où se mélangent rires et mélancolie. (Y.H. et E.B.)