Pension alimentaire

NEUHOFF Éric

Le temps d’un cafĂ©, elle lui a dit qu’elle avait un autre homme dans sa vie. SonnĂ©, humiliĂ©, le narrateur, sĂ©parĂ© de Camille depuis dix-huit mois, apprend aussi son nom. C’est Pierre, un vieil ami, bellĂątre, soiffard, amateur de femmes, qui habitait le mĂȘme immeuble qu’eux. Cette histoire d’hommes seuls, dans l’attente de l’autre, se noyant dans l’alcool et les regrets, est tristement banale.  Sont bien Ă©voquĂ©es un divorce difficile, l’absence des enfants – crises actuelles dans l’air du temps – et la mort du pĂšre. Éric Neuhoff a certes du talent et du brio pour dĂ©crire ce milieu parisien de la pub et de l’édition qu’il connaĂźt bien. Souvent couronnĂ© (il a eu le prix du roman de l’AcadĂ©mie française en 2001 pour Un bien fou, NB octobre 2001), il accouche d’une courte pochade dĂ©sabusĂ©e mettant en scĂšne des personnages mĂ©diocres et cyniques. Un mal-ĂȘtre qui met mal Ă  l’aise.