Perce-neige

Pendant quatre ans, Nicolas, avocat londonien, travaille dans un cabinet moscovite en charge des actes liant entrepreneurs et banques qui investissent dans une Russie en plein essor. Trentenaire plutôt naïf, il est lâché dans un monde où spéculation, corruption, arrivisme, plaisirs frelatés et immédiats sont la manne des oligarques, des fonctionnaires et des policiers qui trichent tous. Il tombe amoureux de Macha qui lui présente sa jeune soeur et sa vieille tante. Sentimentalement et professionnellement c’est le pigeon idéal…

Premier roman d’A. D. Miller, journaliste anglais, Perce-neige doit son titre aux cadavres qui réapparaissent dans les rues quand fond la neige. Il décrit une Russie dont les dérives sont outrées au point de faire douter de leur réalité. Moscou est évoquée avec un réalisme qui va jusqu’au sordide. Même si l’intrigue n’est pas très crédible et chaque action systématiquement faussée par un objectif masqué, ce récit sous forme de confession se lit avec intérêt. L’auteur a souvent le regard vif, l’épithète juste et l’image originale. Son anti-héros est bien moins perspicace.