Près de Bogota, le corps d’un homme empalé, crucifié, est trouvé au bord d’un lac. Cette mise en scène macabre a eu lieu après le décès de la victime encore inconnue. Le capitaine Moya sollicite l’aide de Victor Silanpa, journaliste spécialiste des faits divers. Assisté d’un obscur fonctionnaire, très actif, qui recherche son frère disparu, Victor commence une enquête plus dangereuse que prévue qui va l’éloigner de la femme de sa vie. Le mort possédait des terrains qui intéressent beaucoup de gens peu scrupuleux. L’auteur colombien, Santiago Gamboa (Nécropolis 1209, NB janvier-février 2018 ) évoque d’une plume acérée, dans un désordre bien orchestré, une société corrompue où se mêlent sexe et violence. Il décrit une police inexistante devant la convoitise sans limite de nombreux personnages – avocat, hommes politiques, naturistes, truand – pour qui l’existence d’autrui n’a que peu de valeur ; en même temps il monologue sur ses propres déboires dans sa vie privée et sur sa santé. Un récit plein d’humour, embrouillé, désordonné à l’image qu’il veut donner de son pays. Un bon moment de lecture. (C.-M.M.)
Perdre est une question de méthode
GAMBOA Santiago