Sur son lit d’hôpital, à Rome, Wallace, journaliste français très versé dans l’art, revoit le geste meurtrier de Giulia, sa maîtresse, et essaie de le comprendre. Le mari de cette dernière, paraplégique, à la douteuse fortune mettant en cause des trafics mafieux avec la Chine, lui inflige des révélations déstabilisantes. Wallace écrit, se raconte entre fantasmes et réalités, tandis que, dans ses délires, femme et enfants s’imposent. Alors Wallace perd la tête ! Mais qui est Wallace ? Un homme, banalement écartelé entre deux femmes ? Le héros de son roman en gestation et auquel il s’adresse entre les passages narratifs ? L’auteur de Malentendus (NB février 2013) construit un récit sophistiqué dont les phrases au long cours sinueux soulignent la double personnalité des personnages et la perversité des situations, l’obsession de la décollation, du sexe, du désir impérieux. Lyrique, recherchée et parfois crue, la langue, aux intéressantes références culturelles, traque le mot juste, analyse avec finesse les grands sentiments humains. Dans son nouveau roman étrange, séduisant, agaçant aussi, Bertrand Leclair fait le portrait d’un homme torturé et incertain, en quête d’une identité. (A.C. et A.Be)
Perdre la tête
LECLAIR Bertrand