Perdus de vue

À Nice, Régine Wiener, riche, âgée, solitaire et aveugle met une annonce pour rechercher une dame de compagnie qui lui ferait la lecture. Se présente Sofiane, un jeune garçon issu d’une cité. Il n’a pas du tout le profil de l’emploi. Tout oppose Sofiane et Régine : leur âge, leur milieu, leur culture. Les débuts houleux de leur relation se transforment peu à peu en complicité amicale. Sofiane à sa façon remplit son rôle. Régine en est toute retournée.Construit à deux voix Régine/Sofiane, le récit se lit facilement. Les deux auteurs se sont partagé les rôles mais la différence de style est imperceptible, ce qui est dommage. Deux univers se confrontent et se rencontrent : elle lui fait découvrir Chagall, il lui montre une vidéo de Stromae. Deux sensibilités, deux êtres en souffrance aussi, Régine s’est éloignée de ses enfants, Sofiane n’a pas connu son père. Cette commune douleur familiale les rapproche. On pense au film Intouchables dont le livre semble inspiré. Un joli thème avec une lecture fluide qui se termine en happy-end. C’est efficace, sans réelles surprises toutefois. (F.E. et M.-C.D.)