Père des mensonges

EVENSON Brian

Psychothérapeute dans une clinique financée par une secte très conservatrice, Feshtig va s’attirer bien des ennuis en entamant la thérapie du doyen laïc Eldon Fochs. Il comprend très vite que les rêves perturbants de son patient correspondent à d’horribles réalités, mais les autorités religieuses refusent de l’entendre et vont jusqu’à le menacer de renvoi pour éviter toute publicité. Psychopathe pervers, remarquable manipulateur se prétendant guidé par Dieu, Fochs est effrayant de cynisme quand il raconte ses crimes avec complaisance.

 

Satire grinçante des dérives sectaires, mais aussi du silence scandaleux des ecclésiastiques devant la pédophilie, ce récit est encore plus dérangeant que La Confréries des mutilés (NB novembre 2008). D’une lecture très pénible, il vaut par la dénonciation des excès de pouvoir et des dégâts immenses infligés impunément aux enfants. Brian Evenson se venge peut-être de son exclusion par les Mormons, mais a le mérite de rappeler aussi d’autres cas d’abus sexuels scandaleux bien peu médiatisés, malgré la toute-puissance de la presse outre-Atlantique.