Doutor Pereira est responsable de la page culture du Lisboa, journal lisboète comme son nom l’indique. Mais il occupe cette fonction sous le régime de Salazar. S’il conserve sa place au sein du journal, c’est qu’il se conforme à la censure et aux directives du pouvoir, et cela, Pereira a du mal à l’admettre. Il prétend que les articles qu’il écrit ou fait écrire sont tous frappés au coin du bon sens et exempts de toute subjectivité. L’arrivée dans son univers de Francesco Monteiro Rossi et de son amie Marta, tous deux épris de liberté et de progrès, va tout changer. L’originalité du thème et sa réalisation donnent à cet ouvrage des orientations à la fois révolutionnaires et poétiques. Le dessin ne se caractérise pas par une recherche de réalisme, mais, associé à des couleurs pastel, il dégage une impression de calme et rend attachants les héros. On est frappé par le personnage central, un peu perdu dans son monde, décidé à faire le bien, prenant peu à peu conscience de sa soumission au pouvoir et progressant au fil des pages dans la compréhension des aspirations des jeunes. Doutor Pereira est attachant et son histoire est belle. (E.B. et Y.H.)
Pereira prétend ; d’après le roman de Antonio Tabucchi
GOMONT Pierre-Henry