Périgord noir

SANDERS Louis

Six nouvelles : trois brèves, trois longues habilement menées, distillant progressivement appréhension et malaise. Les dénouements sont toujours inattendus, avec parfois un rai de soleil en dernière page, perçant le sombre climat qui baigne ces récits. Les lieux ont leur importance, ce Périgord où la méfiance envers la police cadenasse toutes les bouches du village, où l’usure du quotidien tue doucement le couple du gendarme, et où les Anglais font partie du paysage. Littérature noire ? Certainement, mais celle-ci explore avec justesse les non dits, l’écart entre la pensée et la parole, les souvenirs d’enfance conduisant un vieil homme à une tentative de meurtre, incluant quelques images fortes, ainsi le rapprochement avec l’histoire de Caïn et Abel. Ces histoires, à l’écriture concise et efficace, offrent des aperçus sur le labyrinthe de la conscience, la difficulté de marquer la frontière entre imaginaire et réel, et permettent de percevoir la solitude des êtres.