Perla, la mère de l’auteur, a été déportée à Auschwitz en 1944. Elle vient de mourir, cinquante ans après son retour. C’est sans doute pour exorciser sa douleur que l’auteur écrit ce livre, fait de textes écrits à bâtons rompus, alternant souvenirs, regrets, espoirs d’avenir et méditations sur des textes de poètes allemands ou devant des photos. On sent chez Frédéric Brun tout un cheminement de pensée : d’abord, la déception de ne pas avoir plus de détails sur l’épreuve subie par sa mère en déportation dont elle ne voulait jamais parler, ce qui l’a conduite à se replier dans une dépression fatale ; ensuite le remords de n’avoir pas pu partager avec elle sa joie d’être bientôt père lui-même d’un petit garçon. C’est ce qu’on pourrait appeler un « travail de deuil » qui apparaît au travers de ces courts chapitres disparates. Les textes sont forts et empreints de sincère émotion mais ce livre, peu structuré, sur un thème banal, manque de cohérence.
Perla
BRUN Frédéric