Depuis quelque temps, la vie parfaite de Leo Pontecorvo, cancérologue pédiatrique réputé, membre éminent de la bourgeoisie juive romaine, père de famille admiré des siens, connaît des accrocs. Il est soupçonné de malversations ; et un soir, le journal télévisé apprend à toute la famille que la petite amie de son fils cadet, treize ans, l’accuse d’avoir voulu la séduire. Stupéfait et terrifié, incapable de se défendre, il se réfugie dans le sous-sol aménagé de sa luxueuse villa, où il se remémore les circonstances qui l’ont mené à cette situation absurde et insupportable.
Subjugué, le lecteur assiste, avec angoisse et empathie, à l’effondrement de cet homme brillant et faible, accablé d’apparaître coupable aux yeux de tous, qui réagit comme un enfant devant la découverte de la malignité humaine. L’auteur (Avec les pires intentions, NB février 2006) affine son art de la digression ; il entretient le suspense et, grâce à une analyse socio-psychologique fouillée, révèle la complexité et les contradictions des caractères et des situations. Ce roman virtuose séduit par son écriture épanouie et vigoureuse et son humour acide. Il démontre, impitoyable, l’ampleur de la pression sociale, la jalousie et l’absence de compassion entre les hommes.