Pourquoi Gloria arrache-t-elle si brutalement ses filles (quatorze et huit ans) Ă leur douce existence mĂ©diterranĂ©enne pour les exiler en Alsace dans une maison de famille inhabitĂ©e ? Et quels rĂŽles Samuel, son mari aimĂ©, Gio, un oncle dâadoption bienveillant, et Santini, un avocat douteux, ont-ils jouĂ© dans sa vie ? Ils accompagnent Gloria, habitĂ©e par lâabsence de mĂšre, la mort du pĂšre, le dĂ©sir de protĂ©ger ses enfants.  Dans ce roman noir trĂšs habilement construit pour dĂ©stabiliser le lecteur, au style personnel, vivant, drĂŽle, VĂ©ronique OvaldĂ© (Ă cause de la vie, NB juillet-aoĂ»t 2017) dessine des personnages troubles. Ils ont, de diffĂ©rentes maniĂšres, utilisĂ© lâhĂ©roĂŻne qui se rĂ©vĂšle perspicace, dĂ©cidĂ©e Ă prendre sa vie en main. Des retours en arriĂšre livrent une enfance solitaire et rĂȘveuse, une adolescence exaltĂ©e, une instabilitĂ© profonde gĂ©nĂ©rĂ©e par de multiples errances. Pour les Ă©viter Ă ses filles dont elle subit l’opposition, la justiciĂšre, selon un scĂ©nario subtilement pensĂ©, instille ses rĂ©vĂ©lations dans une atmosphĂšre pesante bien entretenue et solde son passĂ© avec efficacitĂ©. Sa mission accomplie et sourire aux lĂšvres, lâinnocente (!) Gloria se retire en Corse dans la solitude et lâoubli. (A.C. et M.S.-A.)
Personne n’a peur des gens qui sourient
OVALDĂ VĂ©ronique