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À la retraite, Martial continue de s’interroger sur ce qui s’est passé il y a dix ans dans son village méridional (Garrigue ; 1 , LJA, Août-Septembre 2008). Le gendarme esseulé se reproche de s’être laissé corrompre en acceptant de fermer les yeux sur les combines malhonnêtes de la bande de ses copains d’enfance. Des copains plus assurés que lui-même, en particulier avec les filles. Ne l’auraient-ils pas – notamment le macho et prétentieux Franz – associé sans le lui dire à un crime, la disparition d’un « pigeon » qu’ils avaient fait odieusement chanter en montant un faux meurtre lors d’une chasse dans la garrigue ?…
Le dessin hyperréaliste, lisse et clair, multiplie les gros plans de visages, car les pensées s’agitent sous les crânes. Le scénario est prolixe sur les états d’âmes, et chamboule la chronologie dans la narration, façon de restituer la difficulté du travail de mémoire de Martial et d’associer le lecteur à la démarche du héros. À noter deux quasi-invraisemblances : la naïveté ou imbécillité du pigeon et la connaissance par Franz de l’emplacement de sa tombe alors qu’il a été enterré par un tiers ! Ce tome clôt une intrigue finalement morale.