Julien Maillard est directeur des pages littéraires de l’hebdomadaire « Les Échos Parisiens ». Après avoir appris le suicide d’Alexia, la fille du grand romancier Victor Marlioz, monument de la littérature mondiale, il reçoit une lettre anonyme ainsi rédigée : « c’est Marlioz qui l’a tuée. Alexia est morte pour les besoins de la cause ». Julien a toujours été fasciné par cet auteur atypique qui va curieusement accepter le principe d’une série d’entretiens. Quelle vérité sortira de cette partie d’échecs insolite ? Jean-Luc Barré (Devenir de Gaulle, 1939-1943, NB avril 2003), éditeur et écrivain, est réputé excellent biographe. « Pervers » est son premier roman. Son expérience du petit monde des lettres nourrit sans doute le propos de son narrateur qui évoque les coulisses et les magouilles de cet univers : les prix littéraires, les « nègres », les plagiats. Mais l’essentiel réside dans le portrait du grand homme qu’on découvre progressivement, manipulateur cynique, utilisant ses proches comme des animaux de laboratoire, mélangeant cruellement les vivants et ses personnages de fiction jusqu’à un dénouement attendu. Un peu long quand on a compris le « mécanisme de fabrication » de cet écrivain du Mal. (D.A. et M.S.-A.)
Pervers
BARRÉ Jean-Luc