Né en 1863 en Suisse, Alexandre Yersin rejoint à Paris le cercle restreint des disciples de Pasteur. Très jeune il fait des découvertes importantes sur la tuberculose et la diphtérie. Mais, avide de bouger, il se sent l’étoffe d’un marin et devient médecin à bord de bateaux en Asie. Il tombe amoureux de l’Indochine qui sera son port d’attache jusqu’à sa mort en 1943. En 1894, à Hong-Kong, une intuition géniale lui fait découvrir le bacille de la peste bubonique, appelé désormais « yersinia pestis », et surtout il met au point un vaccin. Puis il abandonne partiellement la bactériologie pour devenir tour à tour botaniste, physicien, éleveur, agriculteur, architecte, photographe, toujours avec une passion novatrice.
Patrick Deville (Kampuchéa, NB décembre 2011) fait de cet homme si mal connu, prodigieux explorateur des sciences et des territoires, un authentique héros de roman. Disposant de l’énorme correspondance de Yersin il en tire un récit concis et palpitant, dressant un parallèle étonnant et séduisant avec Rimbaud. Langue savoureuse, chapitres brefs, chronologie astucieuse, utilisation très dynamique du présent, allers et retours dans le temps et l’espace restituent avec beaucoup de justesse et d’humour la vitalité d’un homme qu’on est heureux de rencontrer.
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