Les personnages de ce Petit Casino, empruntĂ©s aux prĂ©cĂ©dents romans et aux anciens carnets des notes de lâauteur, nâont comme point commun quâun comportement humain banal, assez consternant. Sur « un terrain vague blafard », des enfants, que la pauvretĂ© rend laids et insensibles au malheur des autres, sont juste capables de rĂ©agir par la colĂšre et la violence. Les Ă©treintes dâune jeunesse ardente laissent vite place aux dissensions familiales entre Ă©poux ou entre parents et enfants. Enfin des vieillards solitaires flottent tristement dans un temps enfui. La force dominant tous ces ĂȘtres est la sexualitĂ© (quâils appellent amour), lâalcool seul soulage momentanĂ©ment leur perpĂ©tuelle insatisfaction.
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Ce tableau affligeant dâune humanitĂ© mĂ©diocre est heureusement peint par un artiste dont lâesprit dâobservation caustique, le langage cru et direct, enrichi de remarquables formules choc, expriment une dĂ©rision sans dĂ©sespoir. Le lecteur, devenu un tĂ©moin complice, se reconnaĂźt peut-ĂȘtre, parfois, mais â comme lâauteur â sans jamais perdre ses distances.