Petit fiston

Après L’écuyère (NB, Février 2012), Elzbieta propose un album jumeau. Un petit garçon se demande où est sa vraie maman, la reine du cirque de son père. Chassé du cirque par sa marâtre, il part à sa recherche, seul, malgré sa peur du Molosse, réputé terriblement méchant, ou des nuisards qui kidnappent les enfants. En fait de Molosse, un tout petit chien, qui prétend s’appeler ainsi, s’attache à ses pas. Et tandis que le cirque périclite sans son meilleur dompteur d’oiseaux, Petit croise le chemin d’un étrange Monsieur Fifrelin qui, avec ses ailes dans le dos, intervient à temps pour les protéger, et les emmener loin de ceux qui les pourchassent…

De nombreuses similitudes de situation, un même rejet de l’enfant par la figure maternelle, une conception du livre identique : quatre illustrations par pages, superposées en larges bandes soulignées d’une courte phrase. Le travail extrêmement original et d’une grande finesse associe toujours les dessins et les collages sur des fonds dont la texture évoque les papiers indiens. L’histoire s’appuie sur une double opposition, la douceur des images qui traduisent avec une subtile naïveté la dure réalité de la situation de l’enfant esseulé, et l’alternance de pages sombres ou lumineuses, d’épisodes heureux ou tristes, auxquelles l’intervention de l’ange — Monsieur Fifrelin — apporte une note d’espoir. Beau, pour enfants amateurs de poésie et d’émotions.