Petite fleur (jamais ne meurt)

HAVILIO Iosi

JosĂ© vient de perdre son travail et n’entend pas en chercher un autre. C’est Laura sa femme qui prend le relais, en Ă©change il s’occupera de leur fille et du foyer. Il se rend un jour chez Guillermo son voisin, ils sympathisent, boivent du bon vin, Ă©coutent du jazz quand soudainement, dans un Ă©tat second, JosĂ© abat Guillermo Ă  coups de pelle. Mais quelle n’est pas sa surprise quand le lendemain il le croise bien vivant
 DĂ©sormais chaque jeudi il rĂ©pĂšte son geste. De son cĂŽtĂ© Laura dĂ©prime et essaye la thĂ©rapie active avec un adepte d’Alejandro Jodorowski.   La force que dĂ©gage ce long monologue tient Ă  la dualitĂ© des sensations ressenties, entre attraction et rejet. Quasi hypnotique, cette confession intime Ă©crite d’un seul jet, sans chapitres ni paragraphes, dĂ©stabilise par l’acceptation Ă  la fois du rĂ©el et du fantastique. Iosi Havilio oppose avec virtuositĂ© et talent le quotidien du narrateur et ses pensĂ©es vagabondes. Le rĂ©cit fluide et percutant, imprĂ©gnĂ© de rĂ©fĂ©rences littĂ©raires (DostoĂŻevski), tient une part importante dans le dĂ©sĂ©quilibre crĂ©Ă© entre la mort et la renaissance et fait Ă©merger l’ambiguĂŻtĂ© des rapports humains jusqu’à la folie. Premier roman de cet Ă©crivain argentin prometteur. (L.C. et B.Bo.)