Catherine est la jeune bonne Ă tout faire dâun riche propriĂ©taire terrien. Elle est si discrĂšte quâon lâignore facilement. Madame trouve quâelle « fait sale ». On lui confie la petite-fille du patron ĂągĂ©e de quatre ans. Au retour de leur sortie, distraite par un ouvrier qui la chahute, elle perd de vue lâenfant qui reste introuvable. Une semaine aprĂšs, une rançon est demandĂ©e. Compte tenu de lâinfluence du grand-pĂšre, deux policiers parisiens sont dĂ©pĂȘchĂ©s aux cĂŽtĂ©s des gendarmes locaux. Le pire est-il Ă craindre ?
Plus quâun roman policier, Louise Mey (Embruns, Les Notes juin 2017) a conçu un roman dâatmosphĂšre, inspirĂ© dâun fait divers. Le village est sous la coupe du maĂźtre tout-puissant habituĂ© Ă dominer et Ă possĂ©der sans limites – il a progressivement repris les fermes voisines en dĂ©clin. Chacun dĂ©pend beaucoup de lui pour son travail ou sa vie. Il vaut mieux donc ne pas trop parler et garder ses rancĆurs pour soi. Les deux policiers dĂ©couvrent un univers figĂ© par des relations de classes, aussi glacĂ©es que le froid de ce mois de fĂ©vrier 1969. Personne ne fait attention Ă la jeune domestique qui se dĂ©place comme elle veut… Le rĂ©cit au prĂ©sent, sans fioritures ni atermoiements, dĂ©peint la fatalitĂ© des vies peu considĂ©rĂ©es. Les deux policiers, venus dâun autre milieu, apportent de lâhumanitĂ©, en particulier le plus jeune, hantĂ© par lâissue fatale qui pourrait advenir. Une lĂ©gĂšretĂ© inattendue sâinvite en toute fin. (A.-M.G. et C.R.P.)