Petits mondes

DOMERGUE Agnès, POLLET Clémence

Il arrive que ce qui fait le plaisir premier d’un album pour les tout-petits, ce soit la douceur du papier cartonné ; caresser le livre avant de regarder. Le toucher, la vue, cela tombe bien puisque l’album évoque les cinq sens, et en premier les grandes oreilles du lapin rose pour écouter… le murmure du vent. Et l’enfant peut jouer avec les deux oreilles puisque leur intérieur est découpé. Pareil pour le nez, la bouche, les yeux, et la main qui caresse… Se succèdent lapin, chat, grenouille, hibou et enfant pour finir avec sa main découpée qui réserve une surprise sur la page suivante. Les découpes sont variées et font sens avec la suite, comme cette découpe de l’œil du hibou qui devient croissant de lune dans la nuit quand on tourne la page. La poésie est là, le jeu aussi, un dessin limpide et des fonds aux teintes fraîches, douces, vivantes aussi mais sans excès : un petit chef d’œuvre. (A.-M. R.)