Petits poèmes en rang par trois

À raison de trois par page, le recueil propose plus de quatre-vingts petits poèmes de trois lignes, à savourer à son gré. Le rythme ternaire convient parfaitement à ce parcours-promenade en poésie. À chaque page, un poème donne le la ; les deux autres, écrits plus petit, suivent en mineur. Un même mot sert de trait d’union pour évoquer, pêle-mêle, le chat, la pluie, le chemin, la rose, le bonheur, l’inquiétude, l’attente… Il suffit de se laisser porter : un peu comme dans les haïkus ou dans la poésie de Guillevic, chaque phrase suggère une scène, tantôt légère, tantôt grave, pour éveiller au monde sensible et aux émotions. Le poète est là, présence rassurante : il interpelle, il guide, se met lui-même en scène, partageant avec nous la fragilité du monde et sa richesse. Rien de monotone dans cette mise en forme maîtrisée comme une scansion. En toile de fond, les illustrations sont en résonance avec les textes qui en émergent : elles donnent à chaque double page sa tonalité particulière, son mouvement propre, explicitent le sens, vibrent, comme les mots, de force poétique.