Les Petons sont ronds comme des brioches et dotés de grands pieds ; ils habitent un château rond sur une colline ronde. Les Zinzins sont longs et anguleux, et habitent un château pointu sur une montagne escarpée. Le roi Peton vit heureux, mais pas tout à fait: il préfère la montagne des Zinzins à la sienne. Suite à un malentendu, les relations de voisinage s’enveniment.
L’histoire dénonce les querelles ridicules et l’escalade absurde de la violence, issues de l’envie et de l’ennui, jusqu’à l’embrasement final qui ne laissera que ruines. Il existe un contraste important entre la violence des actes et la douceur des dessins; selon le point de vue, cette opposition peut sembler gênante, ou au contraire exprimer que la guerre éclate n’importe où. Les illustrations s’emparent avec élégance des doubles pages, pour des compositions très étudiées, très graphiques, où dominent le vert et l’orange (qui s’opposent et se complètent, sans doute symboliquement). Elles mettent en scène un univers fantaisiste et décoratif, où se mêlent angles et courbes, qui dégage beaucoup de charme.
M.D.