Phallus

LIMON Philippe

Le matin de Noël, le narrateur se réveille aveugle et incapable de bouger dans son lit tandis que sa mère hurle de façon hystérique. Alors que toute la famille accourt, père, soeur, beau-frère, belle-soeur, neveux et nièces, il doit accepter l’incroyable : il s’est transformé en phallus géant.  Travaillant sur le thème de la métamorphose en littérature, il n’est pas complètement perdu. Son objectif : ne surtout pas rester coincé dans cette maison familiale qu’il déteste. Nourri de références à La métamorphose de Kafka et au Sein de Philip Roth, ce court roman utilise le thème pour régler son compte aux liens familiaux.  La transformation scandaleuse sonne comme un gigantesque pied de nez à toutes les convenances respectées à contre-coeur pendant des années. L’auteur se régale manifestement à jouer avec son idée, développant les différentes phases de l’état d’esprit de son narrateur, de l’incrédulité aux projections dans le futur, dans une écriture travaillée, volubile, usant des mots avec fièvre et gourmandise. Cette métamorphose-là offre une comédie grinçante et agitée tout à fait savoureuse. (M.D. et E.M.)