Philippe, duc d’Anjou, puis duc d’Orléans, frère cadet de Louis XIV, grandit dans son ombre, sa mère Anne d’Autriche craignant qu’il ne gêne Louis car traumatisée par l’exemple de Gaston d’Orléans qui intrigua contre son frère Louis XIII. On encouragea ses goûts pour les futilités, et les hommes… Ses mariages, l’un avec Henriette Stuart, l’autre avec Elisabeth-Charlotte de Bavière, la Palatine, furent assez malheureux, mais il resta très proche de ses enfants. Proche de son aîné, il lui obéit malgré une gloire militaire éphémère. Ses contemporains furent très sévères envers lui. Cette longue biographie, écrite par une historienne de l’Université de Savoie, spécialiste des pratiques religieuses, est très intéressante et remarquablement documentée. L’auteure s’appuie sur de nombreux extraits de correspondances qui offrent de plaisants aperçus du style de l’époque. Elle essaie de redonner un peu de couleur à cette figure de prince si maltraité par ceux qui l’entouraient – épouses, conseillers – ainsi que par les spécialistes du XVIIe siècle. Elle insiste sur son rôle de mécène des arts et tente de relativiser les jugements négatifs sur lui. Un récit instructif qui se lit presque comme un roman. (D.C. et A.-M.D.)
Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV
LURGO Elisabetta